La littérature comme boussole

L’interview comme hospitalité. Nous avons eu la joie de recevoir Augustin Trapenard, mardi 12 décembre dans le cadre des conférences culturelles de Franklin. Normalien, agrégé d’anglais, il est passé par l’enseignement de la littérature avant de basculer durablement dans le journalisme.

La littérature  joyeuse et transmissible

De critique à passeur d’idées, il a le goût pour la littérature. Il a travaillé à la radio, sur France Culture ou France Inter avec boomerang. Puis à la télévision, avec 21 cm sur Canal+ ; il est aujourd’hui l’animateur de la Grande Librairie sur France 5. Cela n’est pas exhaustif bien sûr, mais c’est pour montrer un aperçu et se saisir d’une conception joyeuse de la littérature, une formule explicitement envisagée par Augustin qui voit la littérature comme joie et chance, partageant sa passion avec les auditeurs et spectateurs.

CCF La lecture comme boussole

Le théâtre de Franklin une scène pour converser autour des textes

Ecouter Augustin Trapenard dans le théâtre de Franklin, c’est entrer dans l’intimité, la sienne comme la nôtre car il est une voix reconnaissable qui accompagne plus qu’elle n’impose, une voix intimiste qui permet un espace de relation. Celle-ci porte encore la mémoire de la radio, elle habite la langue et s’encre dans un espace de conversation. C’était le format envisagé par Marie-Caner Chabran qui a joué le rôle d’interviewer le temps d’une soirée ponctuée de lecture de textes chers à Augustin Trapenard en anglais et en français et d’un chant accompagné à la guitare. Des élèves de terminale notamment en spécialité littéraire et philosophique (HLP) se sont emparés des lectures qui ont jalonné la vie de notre invité.

Si avec La Grande Librairie, il s’inscrit dans une tradition télé de “passeurs” (Pivot/Busnel), il revendique une mission de défense du livre et de la lecture et soutient des populations fragiles qui n’ont pas accès à la lecture, il est le parrain de Bibliothèques Sans Frontières.

Le livre comme accès à l’intime, sans jugement

Il reconnait que les livres sont des “indices” et des “miroirs” dans la rencontre avec l’autre. Il est étonnant de voir combien les livres nous définissent ou nous identifient et nos bibliothèques personnelles parlent d’elles-mêmes.

Lors de ses entretiens avec les écrivains, Augustin Trapenard construit une ligne. Le dialogue permet une écoute qui laisse l’auteur déplier son geste d’écriture — un art reconnu par le Prix Philippe-Caloni – faire de la lecture un acte vivant, accessible, et relié au monde.

CCF La lecture comme boussole

Joie dans le partage

Nous avons été touchés par la sincérité de son propos et son partage qui pourrait s’inscrire comme un héritage car si la littérature est un lien humain, elle ne peut se transmettre sans passeur, résistant au temps qui passe et à son divertissement effréné, réseaux numériques qui nous isolent du monde au lieu de nous faire « entrer dans le monde » selon la formule d’Hanna Arendt.